Ok, Je vais parler pour moi mais j’ose penser que d’autres
personnes vont se reconnaître dans ceci.
Quand on a vécu un drame profond,
intense et ou la terre arrête de tourner et que finalement on y survie, la vie
"après" est vraiment différente. Mais en fait, la vie n’est pas si
différente, c’est plus nous qui le sommes.
J’y pense des fois et je me demande si tout
le monde au cours de sa vie va vivre un évènement si difficile, si tragique que
ce changement intérieur va se produire. Je sais que tout le monde a sa part de
difficultés mais à quel point cela change t’il les gens? J’ai vu une femme
qui avait perdu ses quatre enfants. Les QUATRE! Assassinés par son ex. Si cette
femme survie, elle ne sera plus jamais la même. Il y a tant de
tristesse et d’évènements incontrôlables que la vie nous apporte. À chacun sa bataille. La mienne, ma bataille, est d’avoir eu un garçon différent. Un garçon avec une toute petite chose en plus, un chromosome qui fait de sa vie une épreuve pour nous, ses parents. Bon, on va régler quelque chose tout de suite, je ne me plain pas. Mais je l’ai fait par exemple. Bin oui je me suis apitoyé sur mon sort à essayer de comprendre pourquoi ça nous arrivait et j’ai pleuré jour et nuit pendant trop longtemps. Maintenant, un an et demi plus tard, je peux dire que ça va et je peux aussi constater de ce que cette petite personne différente m’a apporté à moi sa maman. Quand même, c’est pas mal!
Le changement, pour moi, c’est fait tout de même très tôt. Tout de suite, j’aurais voulu changer le monde. C’est d’ailleurs quelque chose que je remarque chez beaucoup d’autres mamans d’enfants handicapés. Comme une énergie plus forte que soit, qui naît en même temps que son enfant.
Ce second souffle m’a fait surtout prendre conscience que la vie, quand elle est bonne, il faut la respirer, la savourer. Surement parce que la souffrance a été tellement puissante que c’est maintenant un soulagement de vivre normalement. Je profite de chaque moment heureux pour m’amuser à la façon qui me fait plaisir, parce que je sais que peut-être après-demain je vais me retrouver en pédiatrie avec mon coco malade. C'est surement ce qui fait que je me sens plus "fofolle", moins sérieuse. D’ailleurs, je suis certaine que j’énerve les gens autour de moi, car aussitôt que je peux je glisser un « on a juste une vie, il faut en profiter! ». Sérieusement, on a comme limites seules celles que l’on s’impose. Et là les paroles d’une ex folle en dépression!
Et oui, je le dis souvent, tellement souvent, qu’on a juste une vie. Je voudrais tellement que ça entre dans la tête des gens sans qu’ils aient à vivre l’horreur. Mais je comprends, j’étais là, moi aussi, avant, à me stresser pour des niaiseries. Je me suis trop souvent mise des tonnes de barrières. Maintenant, ma tête est pleine de rêves! Des rêves fou et je promet que je vais les réaliser!
Savourer, sentir la vie quand elle est bonne et quand elle est moins bonne, se souvenir que parfois elle l’est!
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