mercredi 14 octobre 2015

Le manipulateur

 

Curieusement, je l’ai rencontré à un moment de ma vie ou je sentais qu’il devait se passer quelque chose et ou j’avais besoin de changement. Il me disait souvent qu’il avait cette aptitude, qui est de bien lire les gens. C’est fou, mais ça doit être une des seules choses vraies qu’il m’a dites. Il a réellement lu en moi, il a vu que j’avais un vide intérieur et il a su aller me chercher avec ça.

Tout d’abord, très doucement, en s’intéressant à mon histoire et en m’écoutant parler pendant des heures. Il voulait tout savoir et il avait les bonnes questions pour me faire parler. Puis, il a commencé à parler de lui en utilisant ce qu’il savait de moi et ce qui me plait. Maintenant, quand j’y repense, je me trouve stupide, mais je vous jure, il était habile. Tout coïncidait, on aimait les mêmes choses, on avait les mêmes rêves.

Maintenant, je sais que chaque mot, chaque parole était réfléchie. Il ne laissait rien au hasard. Il me complimentait énormément et je dois dire que ça faisait vraiment du bien. Je me sentais belle, forte, intelligente et surtout aimée. Je suis tombé amoureuse de l’homme qu’il me paraissait être. Celui qu’il me montrait était honnête, fiable, attentionné, aimant et dévoué.

Puis, un jour, le vent a tourné. Pour aucune raison valable, il m’a jeté. Par texto. J’étais anéantie, vulnérable. Je ne pouvais pas laisser un homme comme celui-là s’échapper alors je me suis battu pour qu’il revienne vers moi. Il m’accusait de choses complètement stupides, et moi je prenais tout le blâme et je me sentais tellement coupable. C’est là, j’imagine, qu’il a compris qu’il avait tout le contrôle sur moi, qu’il pouvait faire ce qu’il voulait.

Il mentait constamment. Et quand je découvrais ses mensonges (ceux que j’ai découvert, et j’en découvre encore), il était toujours capable de me rassurer et même que parfois il réussissait à mettre la faute sur moi.

Les semaines passaient et il s’amusait à me jeter, à couper tout contact. Moi je me morfondais, je pleurais avec le seul espoir qu’il me revienne. Pauvre conne! Il me quittait comme ça pendant 2 ou 3 jours puis revenait ensuite tout piteux et réussissait tranquillement à m’avoir. Peu de temps après, il se mettait à me questionner sur ce que j’avais fait pendant ses journées d’absence et là les bêtises pleuvait sur moi. Je me sentais coupable et je m’excusais. Un cercle vicieux infernal.

La drogue à embarquée dans l’histoire. Probablement qu’elle y était depuis le début. Il me promettait que ce n’était qu’occasionnel mais curieusement, chaque fin de semaine, il consommait et parfois même en pleine journée la semaine. La cocaïne était sa meilleure amie.

J’étais littéralement son jouet. Je n’avais plus le droit de sortir dans les bars. Il m’interdisait de voir certains de mes amis et il a même été jusqu’à me demander de couper contact avec ma meilleure amie, chose que j’ai refusé, sans équivoque. Il voulait que je choisisse entre elle et lui et je suis fière d’avoir tenu mon bout même si finalement il est resté, j’avais gagné cette bataille. Mes yeux ont commencés à s’ouvrir à ce moment.

Les gens autour de moi s’inquiétait, j’avais perdu beaucoup de poids. Normal, je ne mangeais plus. Je n’étais plus moi-même. Mes valeurs profondes, il me les avait arrachée. Quand j’avais un souper avec des copines, il passait son temps à me texter pour savoir ce que je faisais et moi je le rassurais. Même si j’avais vraiment envie d’aller danser avec mes amies, je rentrais chez moi. Il me coupait de mon monde.

Je ne vous raconte pas tout, car j’en aurais long et j’en ai effacé beaucoup de ma tête. Au final, il a décidé, encore une fois par texto, que c’était fini.

Cette fois, même si j’étais blessée, je n’ai pas pleuré et je me suis promis que ce serait la dernière fois. Je n’ai pas essayé de le contacter et j’ai continué ma petite vie. En une semaine, j’ai réussi à décrocher de son emprise et à comprendre le mal qu’il m’avait fait.

Bien sûr, il est revenu avec milles excuses. Quand je l’ai aperçu, j’ai vite compris que je n’éprouvais plus d’amour mais plutôt de la crainte et de la peur. Il s’est mis dans l’idée de me reconquérir malgré mes repousses. Voyant que je ne voulais rien s’avoir, les méchancetés sont ressorties. Il m’aimait comme un fou et la seconde d’après j’étais devenu un salope, une manipulatrice et une menteuse. Mais cette fois, il ne m’atteignait pas, je n’y croyais plus à ses insultes qui autrefois m’avaient atteintes dans mon estime. Il s’est alors mit à me harceler, au téléphone et en personne, devant chez moi faisant gronder son truck en plein milieu de la nuit.

Pour en finir, j’ai dû appeler la police, ce qui a calmé les choses. Il essai encore de communiquer avec moi, même plusieurs mois plus tard. J’ai hâte au jour, ou il m’aura complètement oublié, si ce jour existe.

C’est un fou, comment ça marche un fou ?

 
 

1 commentaire:

  1. Malheureusement, j'ai moi aussi eu un homme comme ça dans ma vie. Peut-être pas pareil, mais avec beaucoup de ressemblance. Et quand j'ai décidé que je partais, ce qui a été vraiment très difficile parce que je l'aimais encore, il ne m'a pas lâché... Rien pour aider!

    Par contre, j'ai fini par me détacher, réaliser que ce n'était pas moi le problème, mais bien lui. J'ai compris que je méritais mieux. Oui, j'ai été heureuse avec lui, mais jusqu'à un certain point. À un moment donné c'était juste trop, sa jalousie possessive et tout ce qui venait avec!

    Je dois dire que j'ai longtemps eu des séquelle de cette relation. J'ai maintenant un chum qui est tout sauf jaloux et, parfois, il m'arrive encore d'avoir peur d'avoir à me justifier sur un fait ou un autre. Le problème avec ces hommes, c'est qu'ils nous détruisent tranquillement sans qu'on s'en rende vraiment compte...

    Heureusement, on a réussi à s'en sortir!

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