dimanche 22 septembre 2013

Ca va bien aller

 

Prendre des décisions, voilà ce qui mène maintenant ma vie. Il faut prendre des décisions pour tout, tout le temps. Et le doute s’installe à chacune de ses décisions. Alors, je choisis de faire ci ou ça et puis je doute et demande conseil. Mais les gens autour de nous n’en connaissent pas plus alors tu regardes avec le pédiatre, la travailleuse sociale, l’éducatrice spécialisée… Et les conseils viennent, mais sont différents. Alors, tu écoutes ton cœur et tu choisis. Sans trop être sur, tu as pris une décision. Oui, alors tu t’y accroches. Tu te dis qu’il doit bien y avoir quelqu’un en haut qui te guide et qui te siffle le bon chemin à prendre sans que tu t’en rendes conte. Et puis finalement, tu te rends conte que ce n’était peut-être pas le bon choix. Ou peut-être que oui? Il fallait en arriver là? Oui il faut passer au travers de toutes ces épreuves pour devenir plus fort?

Et la ont nous dit ça va bien aller! Inquiète toi pas!  Bin oui, j’essai.. Je me dis tout les jours que ça va bien aller, qu’ont va y arriver.  Dans le fond, tant que tout le monde est en vie, ont ne peut pas se plaindre hein?

Et puis on as quelque jours de bonheur.  Tsé mes jours de bonheur a moi comporte tout de même tous ces rendez-vous avec les spécialistes. Tous ces intrus qui sont dans ma vie depuis 7 mois. Tous ces gens que j’aurais préféré ne pas connaitre. Mes jours de bonheur comportent aussi tous les petits défis et déceptions que comporte la vie avec un enfant trisomique. Et puis tu respires et te dis que tu es chanceux, que maintenant ça va bien aller. Et BANG! Une autre tristesse vient se pointer le bout du nez.

Je voudrais être de ceux qui ont la chance comme meilleur ami. Et là je ne demande pas de ne plus avoir mon enfant différent. Je demande seulement que cette vie, qui m’a été imposée,  soit un peu allégée. Je me suis souvent demandé au début de ce périple, mais pourquoi moi? Mais il n’y a pas de réponse à tout ça. Les gens disent souvent que ces enfants spéciaux sont envoyés a des personnes spéciales… ah bin je dois être spéciale en maudit moi hein! Ont dit aussi, qu’ont a les épreuves qu’ont est capable d’affronter. Ah oui? Je dois être vraiment très forte alors! Pourtant, ce n’est pas comme ça que je me sens. Je me sens plutôt petite et fragile.

OK, je sais, je vais y arriver… Je suis chanceuse, j’ai le meilleur papa pour mes fils et le meilleur chum du  monde. Mon amour, mon super héros. Si j’avais a le dessiner, ont y verrait un homme grand et fort. Un homme combatif qui aime profiter de la vie quand elle est bonne. Et qui avance quand elle est moins bonne. Il avance, avec sur ses épaules, nos fils et moi, recroquevillé en petite boule. Cet homme-là, il m’aime! Bin oui, j’ai de la chance finalement!

samedi 21 septembre 2013

Bataille

Ok. Qu'ont se le disent tout de suite, je l'aime mon coco. Ok je l'aime plus que je m'aime moi même. Mais c'est un amour bizarre quand même. Une bataille intérieur continuelle. Ceux qui ont des enfants savent ce que cest d'aimer, d'aimer inconditionnellement mais aussi d'aimer aussi intensément. Quelque fois c'est tellement fort que ça fais mal en dedans. Juste a l'idée de perdre ce petit être qui est le votre, le coeur se déchire. Le probleme avec mon petit c'est qu'il est si fragile. Cette fragilité qui anime ce maudit sentiment douloureux de peur. La peur de le perdre. C'est fou quand même parce qu'il y a quelque mois, je préférait sa perte à sa vie. Ok je sais que c'est dur a entendre. Mais oui, c'est ce que l'annonce de son diagnostique à provoqué en moi. Rassurez vous, maintenant je tuerais pour qu'il vive. Je dois dire que (en ce moment, oui en ce moment parce que ça change souvent) je vis bien avec la trisomie. Bin oui, je lui ai fait une place dans ma maison, un petite place. Je lui suis reconnaissante, quand même, car elle ma redonnée la vie. Je suis morte le 17 février et je renait, tout les jours, un peu plus depuis. J'aime me dire que je suis une version amélioré de moi-même, de celle d'avant. Je ne suis pas parfaite mais jai plus de coeur ça c'est sur. Je pleure plus, oui, mais je ris plus aussi. Les événements difficiles d'avant sont maintenant tellement insignifiants. Tout a pris un autre sens. Moi, j'ai la chance d'avoir deux vies. Une avant Kiliam et une après. Non mais, combien auront cette chance? La chance de se réveiller et de vivre vraiment. Merci mon coeur xxx

samedi 14 septembre 2013

L'amour est plus fort.


L’amour triomphe toujours.  J’y croyais, mais j’ai quand même perdu espoir pendant quelque temps. Pauvre amour, pauvre lui,  qui a été enseveli.  Enseveli sous des tonnes de petits bonhommes qui lui pesait sur la tête et lui criait de rester la ou il était, tout en bas.  Ces petits bonshommes qui sont arrivés comme ça, d’un coup, sans qu’il ne s’y attende.  Pauvre Amour..

 
Il a été patient et doux.  Il a attendu.  Lentement,  il pourrait surement refaire surface!  C’est lorsque que les bonhommes Honte et Déni sont partis qu’il a trouvé espoir.  Alors, il a été encore plus patient et un jour bonhomme Culpabilité s’est enfui lui aussi.  Suivi du bonhomme Colère.  Enfin! Il reverrait surface bientôt s’imaginait il.  Et puis le bonhomme Déni est revenu et plus fort, ce qui ramena l’Amour encore plus bas.  Bonhomme Déni est retourné chercher bonhomme Colère et ils construirent une armée pour ne pas revoir l’Amour. Les bonshommes Peur, Désespoir et Tristesse se joignirent à eux.   Mais le temps qui lui regardait ça d’en haut se disait, qu’il fallait faire quelque chose.  Alors, il a pris son temps et a agi comme toujours.  Il a rendu le Déni et la Colère, de plus en plus faible.  Et il tombèrent. Ainsi que l’armée, qui tranquillement abandonnait. Et voilà que l’Amour remontait à la surface et remercia le Temps de lui avoir prêté main-forte.   L’Amour reprit des forces, tranquillement à l’aide du Temps.  Il se faisait tout de même très discret et toujours aussi patient, attendant le jour où il serait aussi fort qu’avant.  Le plus fort!  Après tout,  c’était lui l’Amour.. Et l’Amour d’une mère renait toujours!

Je t’aime Kiliam, mon coco.  J’ai douté de moi longtemps et je doute encore, mais l’important maintenant c’est que je t’aime.

dimanche 8 septembre 2013

17 Février 2013


Le 17 février, oui c’est ce jour-là qui restera à jamais, gravé dans ma tête comme un film qui repasse sans cesse.  C’est ce jour où j’ai vécu l’impuissance et la plus grande tristesse du monde.  C’est en ce jour que j’ai souhaité tout arrêter, revenir en arrière et tout oublier.  C’est ce jour qui a changé ma vie.

8h23 du matin

Mon deuxième garçon est né.  Je l’ai dans mes bras, collé contre ma poitrine.  Les larmes coulent sur mes joues.  Je regarde mon amoureux, comblé.  L’accouchement s’est si bien déroulé!  Je suis sur un petit nuage.  Je m’imagine déjà présentant mon nouveau-né à son grand frère et à ses grands-parents.  Ce petit bébé à qui j’ai parlé, tous les soirs, quand il dansait dans mon ventre.  Ce bébé, en qui j’ai nourri tant d’espoir et d’amour.

L’infirmière le prend pour le peser et lui donner des soins.  C’est un petit bébé de près de 6 livres.  Le médecin arrive aussi et l’examine.  Elle a un air bizarre.  Elle met son doigt entre ses mains, tire et le relâche plusieurs fois. Puis elle regarde l’intérieur de ses mains et ses oreilles, mais pas l’intérieur, plutôt ou elles sont situées sur sa tête.  Elle le retourne et continue de l’examiner puis regarde de nouveau ses mains.  Mais qu’est-ce qu’elle fait?



-         -  As-tu fait le test de dépistage de la trisomie 21? Me demande-t’elle.



-         -  Quoi? Non.

.

Je regarde mon amoureux, inquiet.  Qu’est-ce qu’il se passe?

 

-        - Un pédiatre va venir voir votre bébé, ce ne sera pas long.  On va juste vérifier, mais ne vous inquiéter pas.

      Bin voyons!  Il est bin correct notre bébé! De quoi elle parle?  Je m’agite.  Je regarde mon bébé, revenu près de moi.  Puis je vois.  Oui, je vois.  Je vois la trisomie.  QUOI ?  Non pas à moi !  Ça ne se peut pas!  Non! NON!!!!  Je frappe sur mes cuisses et sur mon lit.  Je pleure, je ne sais plus quoi faire. Je veux des réponses maintenant!  Non ça ne se peut pas!  Mon chum essai de me calmer et me dit que tout va bien aller, mais je vois l’inquiétude dans ses yeux.  Il voit lui aussi les traits de notre bébé.  Ces traits qui ne sont pas les nôtres.  Puis le pédiatre arrive, accompagné d’une étudiante.  Elles prennent le bébé.  Je ne suis plus sûr que c’est le mien..  Pourtant, il ne m’a pas quitté depuis qu’il est sorti de mon ventre.

Et puis dans la bassinette tout près, elles commencent à l’examiner.  Encore les mains, puis les oreilles et la nuque.  Elles chuchotent et moi je panique.  Je m’agite et j’ai envie de crier.  Et elles se demandent laquelle des deux nous le dit.  Elles se retournent et nous regardent d’un air grave.  Et là, des mots sortent de leurs bouches.  Des mots incompréhensibles pour la petite puce que je suis. C’est là que j’ai compris que ma vie ne serait plus jamais la même.  J’ai crié et pleuré, frappé.  J’ai vu mon amour impuissant tourner d’un bout a l’autre de la chambre, désespéré. Trisomie 21.  Voilà. Ton bébé, petite fille, est atteint par ce chromosome 21 et tu ne peux rien faire.  Ça ne se guérit pas.  Tu n’as pas le choix, c’est ton bébé.  Accepte-le.

Tristesse, déception, honte, colère, désespoir ne sont que quelques sentiments qui mon terrassés suite à cette nouvelle.  Plus capable de prendre mon bébé.  Je ne voyais que sa trisomie.  Je ne voulais pas y croire.  Je souhaitais être dans un mauvais cauchemar et me réveiller.  J’attendais le miracle qui me redonnerait mon petit bébé parfait à moi.  Celui que j’avais porté, imaginé et nommé Kiliam, en pensant à ce qu’il serait plus tard.  Ce bébé n’existait plus.  Il avait été remplacé par un autre, que je ne connaissais pas.  La chambre que j’avais pris soin de décorer en pensant à lui.  Cette chambre, elle n’était pas pour ce bébé que j’avais à mes côtés, elle était pour l’autre, mon bébé, celui dans ma tête depuis 9 mois!  Celui qui est là, je ne sais pas il est à qui, mais reprenez-le!  Il n’est pas à moi!  Ce n’est pas ça ma vie moi!  Je ne suis pas capable de ça moi! Voyons! Je ne peux pas élever un enfant handicapé,  ce n’est pas ça ma vie!  On oublie tout ok? Je retourne chez moi avec mon chum et mon grand garçon et ont reprend la vie normale.   Et puis comment les gens vont prendre ça?  Je ne peux pas faire ça à ma famille.  C’est si triste!  Ma mère garde mon Jovan, elle attend des nouvelles, mais je suis incapable de lui dire ça.  Et tous les autres !  Je ne veux pas que personne ne le sache!  Et puis, c’est quoi ça la Trisomie 21? Je vois ses yeux bridés, son visage rond déformé par cette chose, mais ça veut dire quoi?  Parlera-t-il?  Ira-t-il à l’école?  Il va faire rire de lui.  Non je ne veux pas ça pour mon enfant!  Et moi, ma vie? Outch  j’ai si mal à mon petit cœur de maman.  Je me sens comme une petite fille. Étourdie et perdue dans un monde de grand.